Les Diables savent (déjà) tout de la Tunisie
Voici comment le staff a espionné les différents adversaires de l’équipe nationale. Un dispositif qui ne laisse passer aucun détail.
- Publié le 21-06-2018 à 18h34
Voici comment le staff a espionné les différents adversaires de l’équipe nationale. Un dispositif qui ne laisse passer aucun détail.
Samedi, les supporters belges vont découvrir une équipe tunisienne qu’ils ne connaissent pas encore très bien. Quelques joueurs locaux sont parvenus à se faire un nom sur le continent, comme Wahbi Khazri ou encore Dylan Bronn, mais pour le reste, ce sont principalement des internationaux qui jouent dans des formations africaines ou de bas de tableau en France. Le staff technique belge ne peut bien entendu pas attendre la rencontre de ce week-end pour découvrir tous les secrets de cette équipe. Un impressionnant dispositif de scouting a donc été mis en place pour connaître toutes les données des équipes que les Diables seront amenés à affronter pendant cette Coupe du Monde. En voici tous les secrets.
1. LA COLLECTE DES IMAGES
Le staff technique ne doit pas suivre toutes les rencontres disputées dans le monde entier mais tout rassembler, et couper pour ensuite le raconter aux joueurs reste un fameux boulot. Mousa El Habchi, le spécialiste vidéo de la Fédération, analyse toutes les forces et faiblesses des adversaires avec l’aide de plateformes, comme WyScout et Instat. Il doit savoir qui tire les corners ou qui est le joueur recherché lors d’un contre et transmettre ces données au reste du staff. Par exemple, Erwin Lemmens, l’entraîneur des gardiens, sait déjà comment se comportent les attaquants tunisiens et ceux qui tirent les penalties.
Pour passer ces informations aux Diables, Roberto Martinez organise entre deux et trois séances de théorie par semaine de maximum vingt minutes et un rappel des points importants (comportements en possession ou perte de balle) juste avant le coup d’envoi. "Chaque joueur reçoit un résumé des forces et faiblesses de son opposant direct. Puis ils reçoivent des notes sur le collectif de l’adversaire. Et ils peuvent aussi demander des informations supplémentaires par la suite s’ils le souhaitent", dit Mousa El Habchi.
2. L’ÉTUDEDE L’ADVERSAIRE
Pour se rendre compte de l’étude de l’adversaire, il faut juste s’imaginer que le staff connaît les habitudes du tireur de penalties du Panama. Et celles de sa doublure. Et celles de la doublure de la doublure. Bref, absolument rien n’est laissé au hasard lorsqu’il faut analyser une équipe. "Nous commençons tout le temps à partir de zéro", confirme l’analyste vidéo.
C’est-à-dire que le staff n’a pas moins préparé le match face à l’Angleterre, sous prétexte que la majorité des Diables connaît déjà tout de ses joueurs, que celui de ce samedi contre la Tunisie. Un match, qu’il soit officiel ou amical, est préparé de la même façon. Le Brésil est donc étudié de la même façon que l’Arabie saoudite ou l’Égypte, affrontés durant la période de préparation.
Ce n’est pas un détail car cela démontre aux joueurs que chaque rencontre est importante et cela les pousse à ne pas relâcher la pression en voyant un match pris à la légère par les membres du staff.
3. L’ESPIONNAGE
Il y a différentes manières d’observer le comportement d’un adversaire. Aujourd’hui, des équipes aiment envoyer un analyste aux entraînements d’un futur adversaire pour noter toutes les informations utiles. "Mais la Belgique ne le fait pas", assure Mousa El Habchi.
Par contre, le staff envoie ses analystes sur les rencontres de ses adversaires de groupe et de ceux que les Diables pourraient affronter prochainement en Coupe du Monde. C’est donc une équipe de six à huit scouts qui a effectué le voyage jusqu’en Russie car il est toujours préférable d’être présent physiquement dans un stade pour analyser au mieux un match.
Les scouts sont également chargés de filmer plusieurs séquences par rencontre. Leur présence leur permet d’avoir un angle de vue qui couvre tout le terrain, ce qui est bien entendu idéal pour analyser les différents schémas tactiques utilisés par un adversaire.